Lundi sans viande ni poisson lancé par des chercheurs et des personnalités 

Récemment, 500 personnalités (dont Isabelle Adjani, Yann Arthus-Bertrand et Juliette Binoche), se sont engagées à ne manger ni viande ni poisson et ceux durant chaque lundi de l’année. Ils ont également appelé les Français à les suivre, dans ce mouvement.

En quoi consiste le lundi sans viande ?

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Le 1er lundi de l’année 2019, un groupe de chercheurs du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) a lancé l’opération « lundi vert ». Cette opération incite l’ensemble des participants inscrit sur le site www.lundi-vert.fr à remplacer la viande et le poisson. Chaque lundi de 2019, les inscrits devront dire s’ils poursuivent leur engagement, et recevront un court message de motivation. Les chercheurs aimeraient par cette opération étudier notre capacité au changement alimentaire. L’objectif de cette campagne est « de comprendre ce qui pousse les gens à modifier leur alimentation, leurs motivations et leurs blocages, mais aussi ce qui les fait tenir dans la durée », explique Laurent Bègue, chercheur à l’initiative du projet.

L’initiative a ensuite reçu le soutien de 500 personnalités. Ces artistes, mais aussi chercheurs ou défenseurs de l’environnement estiment, dans une tribune publiée sur le site du Monde, « qu’il existe aujourd’hui des raisons impératives de diminuer collectivement notre consommation de chair animale en France. Nous pensons que chaque personne peut faire un pas significatif dans ce sens ». Parmi ces personnalités, certains sont végétariens et d’autres s’engagent à ne plus manger ni poisson ni viandtous les lundis de l’année 2019. Cette campagne, soutenue par plusieurs ONG, est illustrée par des affichages dans le métro parisien.

 

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Pour quelles raisons limiter sa consommation de viande ?

L’appel au « lundi vert » met en avant 3 raisons de réduire sa consommation de viande :

  • La sauvegarde de la planète. En effet, selon les auteurs, la production d’une seule calorie de viande « nécessite 4 à 11 calories végétales » et quasiment 2 fois plus d’eau. Ils rajoutent que « 85% des surfaces déboisées de la forêt d’Amérique du Sud ont été dédiées à l’élevage ». L’élevage a des conséquences sur les émissions des gaz à effet de faire, et afin de rester sous les 2 °C de réchauffement, en Europe, il faudra manger cinq fois moins de viande qu’aujourd’hui. », selon Clara Jamart, de Greenpeace France. Néanmoins, les producteurs n’ont pas tous le même impact sur l’environnement et le climat.
  • La santé des personnes. Selon, l’appel la viande n’est pas indispensable à l’équilibre alimentaire et pourrait même être responsable (à haute dose) de maladies cardiovasculaires, diabète… « Les Français consommant près de 100 g de viande chaque jour augmentent de 30 % leur probabilité de développer un cancer en comparaison à ceux qui se limitent à 40g en moyenne ».
  • Le respect de la vie animale. Saviez-vous qu’en France, 99 % des lapins, 95 % des cochons, 90 % des veaux et 82 % des poulets de chair sont élevés de manière intensive ? C’est du moins, ce qu’indique cet appel. Plus précisément la majorité des animaux seraient dans « des cages ou des bâtiments fermés afin de les engraisser et les maintenir en vie jusqu’à leur abattage précoce ». L’appel au « lundi vert » indique que dans le cas de la pêche au chalut « d’immenses filets en forme d’entonnoir capturent tous les animaux qui s’y amassent, mêlés à divers débris ». On peut ensuite lire, qu’ils sont « déversés sur de la glace, ils y agonisent asphyxiés, écrasés par les autres poissons ou meurent par éclatement de leurs organes internes à cause de la décompression ».
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Le lundi « sans viande », n’est pas du goût de tous

Plusieurs agriculteurs, commerçants, pêchers, artisans et même bouchers remettent en cause cet appel. Ils mettent en avant 3 grands axes :

  • Des signataires jugés illégitimes, selon certains éleveurs. En effet, il s’agit de personnalités qui ont les moyens et qui par conséquent ont un mode de vie plus élevés que certains et donc un bilan carbone plus élevé (exemple : vols réguliers dans des pays étrangers)
  • Le lundi vert est considéré comme une préoccupation des plus riches. Selon Ségolène Royal, « de nombreux Français aimeraient bien, eux, manger de la viande mais n’en ont pas les moyens ». Néanmoins, une étude CREDOC montre que les CSP les moins aisées mangent le plus de viande, avec une moyenne de 151 g par jour chez les ouvriers, contre 113 grammes de viande en moyenne par jour, pour les CSP les plus aisées.
  • Toutes les pratiques agricoles ne se valent pas. En effet, certaines ont des effets positifs sur l’environnement. Par exemple, en Amazonie, la déforestation est en grande partie due à l’élevage puisque le soja qui y est produit sert notamment à nourrir le bétail. En revanche, en France, les bovins sont essentiellement nourris à l’herbe et 90% de l’alimentation des troupeaux provient de l’exploitation elle-même, selon l’interprofession bétail et viande (Interbev). Selon certains opposants, cette tribune cible trop implicitement l’élevage industriel et intensif.
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Enfin, d’autres jugent qu’un jour végétarien par semaine, ce n’est pas suffisant, c’est notamment le cas d’Élodie Vieille Blanchard, de l’Association végétarienne de France. En effet, selon elle il faudrait « diviser par cinq voire dix notre consommation collective de viande » et elle recommande de mettre en place « des objectifs nationaux de réduction de la consommation de viande, comme on en a pour les émissions de CO2. »

 

Et vous que pensez-vous de cet appel ?

 

Cornélia